Régionales: à gauche, tout le monde discute… mais pas encore ensemble
Publié le 14/07/2015
Les élections régionales se déroulent les 6 et 13 décembre et les têtes de listes ont déjà le nez dans le guidon. Dans les états-majors, ça discute tous azimuts. Les listes (par départements) devront être prêtes à l’automne. À gauche, des alliances peuvent se faire… ou se défaire.
L’union de la gauche pour les régionales ? Beaucoup en parlent, mais il faudra patienter un peu avant d’en voir la couleur. Dominante rouge, verte, rose ?…
À cinq mois du scrutin, la période est encore aux déclarations fermes. Prenez Europe Écologie-Les Verts. La formation a officiellement présenté ses cinq chefs de file (aux régionales, on vote pour des listes départementales) : Marine Tondelier dans le Pas-de-Calais, Christophe Porquier dans la Somme, Dominique Jourdain dans l’Aisne, François Veillerette dans l’Oise, et bien sûr la vice-présidente sortante Sandrine Rousseau, également tête de liste régionale, dans le Nord. Jeudi, de passage dans l’Oise, cette dernière a rappelé tout le mal qu’elle pense d’une « alliance de façade » ou d’un « accord mou » avec le PS : « Je n’ai pas entendu un seul socialiste monter au créneau contre la ferme des 1000 vaches. »
Samedi, ce sont les représentants du Parti de gauche, l’organisation lancée par Jean-Luc Mélenchon, qui sont sortis du bois en militant « pour une grande liste rouge et verte ». Côte à côte, voici Laurent Matejko et Marie-Laure Darrigade, deux « salariés » qui se présentent comme les chefs de file régionaux de leur parti aux régionales, œuvrant notamment « pour le rapprochement avec EELV ». Le Parti de gauche (PG) ne se lancera pas seul, c’est une évidence. Des candidatures d’union avec les écologistes ont été expérimentées aux départementales. « Le constat, c’est qu’il y a des convergences possibles. Sur la fin de l’austérité, sur le nucléaire, sur l’opposition à la loi Macron… Il y a une réelle volonté d’autonomie vis-à-vis du Parti socialiste. » Ce PS qui n’a décidément pas bonne presse à la gauche de la gauche. La semaine dernière, le PG a rencontré (séparément) ses camarades d’Europe Écologie et du Parti communiste pour évoquer ces éventuelles fiançailles. L’heure est aux discussions bilatérales, pas encore aux grands-messes.
Devant le PS au premier tour ?
Ailleurs, les agendas se révèlent tout aussi remplis pour un mois de juillet. L’écologiste Sandrine Rousseau l’admettait voici quelques jours : « Bien sûr, on va encore discuter avec le PS. » EELV appartient à l’actuel exécutif du conseil régional à majorité socialiste et possède cinq vice-présidences. Ça ne se balaye pas d’un revers de main… même si on sent bien que l’idée d’une coalition qui serait en mesure d’arriver devant le PS au premier tour titille les esprits. « Dans ce cas, le combat du second tour changerait radicalement », prophétise Laurent Matejko. L’argument : beaucoup de citoyens de gauche ne voteront jamais pour une liste d’union comprenant le PS.
Fabien Roussel, tête de liste régionale du Parti communiste et chef de file nordiste, pense la même chose. Avec Catherine Apourceau-Poly, chef de file Pas-de-Calais, il se tourne lui aussi vers « tous ceux qui partagent notre point de vue sur la politique actuellement menée » (en gros l’austérité). Et de prendre rendez-vous pour l’automne, lorsque l’Assemblée nationale votera le budget. « Si le PS répond aux besoins de la population, notamment en matière de politique de santé, ce sera un bon test. Mais s’il s’agit de poursuivre les politiques menées aujourd’hui, mieux vaut éviter d’entretenir la confusion. » Bref, le planning des discussions est en surchauffe.
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